On se penchera sur un certain nombres d'outils de communication en ligne dans les sites collaboratifs que nous apprendrons à lire comme "texte" selon la sémiotique et la sociologie des usages. On apprendra les différentes méthodes mises en place par la théorie du signe électronique. On étudiera en particulier ce que veut dire "augmentation" en terme de communication en ligne : comment l'écriture et la lecture sont-elles modifiées dans l'usage de ces outils de communication et acquièrent des propriétés nouvelles? Et surtout, comment cette augmentation permet-elle de repenser les contextes de communication en ligne en termes de création ? Comment la communication est-elle un processus créatif ?

Seront envisagés :
- les technologies de classification et de dénomination des objets numériques ;
- les processus de la communication en ligne (conversation entre usagers, commentaires, messageries internes...) ;
- les structures d'encadrement des usagers des sites collaboratifs pensés comme sociétés de réputation (l'évaluation, la modération, le contrôle de la publication...).

Les étudiants de Master Pro pourront avoir envie de réfléchir sur les logiques de l'usage en réseau informationnel quand ils seront amenés à concevoir des plateformes en ligne, à la fois pour étendre leurs champs de connaissance des outils de communication, mais aussi dans la perspective de mieux cerner les usagers. Il faudra interroger à cette occasion plusieurs idées reçues à propos des services du divertissement culturel sur Internet :
- l'offre et la demande
- concepteur / client
- producteur / consommateur
- service / usage
- communication entre usagers et communication avec les structures du site web.

On pourra constater et analyser l'émergence d'une nouvelle figure d'usager des réseaux, prise entre deux figures a priori opposées : le producteur et le consommateur. Il faudra essayer de comprendre comment le "public" n'est pas (plus ?) seulement dans la logique d'une société du spectacle et de la consommation, mais dans un environnement en réseau créatif. Nous réfléchirons à l'évolution de la notion de service dans un contexte où le client devient partenaire actif du développement de l'entreprise de service en ligne.

Nous étudierons ainsi un certain nombre de formes de discours de l'internet comme les blogs, les forums, et les plateformes collaboratives du Web 2.0. Nous apprendrons à devenir des usagers conscients de toutes les potentialités de ces environnements, pour mieux, en tant que concepteurs Web, anticiper sur les usages, et les percevoir comme une création relayée. Nous essaierons de voir au-delà de la fabrication de produis tout faits à consommer par le public.

Les étudiants seront amenés à réfléchir sur leurs propres expériences d'usagers et à proposer leurs propres exemples pour l'analyse, en plus de ceux du cours.

Mots-clef : Texte et Textiel, Folksonomy, Web 2.0, Blogosphère, Social Software, créativité








détail et références des cours et veille informationnelle sur des sujets qui peuvent alimenter la réflexion
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mardi 30 octobre 2007

reblogue : tags et folksonomy

reblogue de Affordances (O. Ertzcheid)

La question des folksonomies (indexation "sociale") se pose dans différents champs avec de plus en plus d'acuité, et on observe une adoption lente mais certaine de ce mode d'indexation dans des secteurs très variés (de la presse à l'édition scientifique en passant par les bases de données, les catalogues de bibliothèque, et naturellement les sites dont le contenu est "généré" par les utilisateurs). Petite revue de web sur ces questions :

  • Heckner, Markus and Mühlbacher, Susanne and Wolff, Christian : Tagging tagging. Analysing user keywords in scientific bibliography management systems. (.pdf) Cet article repose deux questions essentielles : est-il possible de dégager des phénomènes de régularité ("patterns") dans cette indexation sociale, et y-a-t-il ou non convergence entre une indexation libre (tags) et une indexation contrôlée ? L'article apporte quelques confirmations en comparant la manière dont des usagers et des auteurs "tagguent" des articles scientifiques : les usagers utilisent des mots-clés plus génériques que les auteurs, et ni les uns (auteurs) ni les autres (usagers) n'aiment les verbes et les adverbes dans le processus d'étiquettage, leur préférant les adjectifs et les acronymes.
  • du côté de la presse cette fois, on assiste à un très intéressant phénomène d'éditorialisation des tags. Ainsi le journal The Guardian lancait récemment une offre d'emploi visant à recruter un "tag editor" avec le profil de poste suivant : "Guardian Unlimited requires a keyword manager to look after the labelling of our content online to ensure that it is consistent with the needs of the reader and the editorial values of the Guardian and Observer. The role requires attention to the demands both of a considerable content archive and of a fast-moving news operation, and involves work across media; from text to cartoons, video to podcasts. It would suit either a journalist with a particular interest in archiving, or someone with a background in information science who possesses a keen editorial sense." Il est particulièrement significatif de voir qu'ainsi, tout en reconnaissant la valeur ajoutée de cette libre labellisation de l'information par les usagers, des journaux se tournent vers un modèle hybride permettant de concilier cette richesse avec les ajustements nécessaires pour rédure le bruit inhérent à l'indéniable valeur ajoutée des tags.
  • et puis dans la même perspective, un nouveau système de tas automatiques, évolutifs, baptisé "tags temporels". L'idée est d'attribuer des tags à des images, et de faire évoluer automatiquement, tous les mois, lesdits tags, en prenant notamment en compte les mots-clés déposés par les usagers pour accéder aux images ainsi étiquettées dans des services comme FlickR. Pour plus d'informations, voir l'article de l'Atelier.

Ces différentes informations laissent raisonnablement espérer, à terme plus ou moins long, une convergence des systèmes d'indexation libre, "corrigés" selon un processus éditorial classique ou de manière plus automatisée.

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