D'après Daniel Cohen, explications sur les polarités conception/distribution de l'activité industrielle
Nov 22, 2007 12:00:41 GMT
Pour le cours master RH et communication, note de lecture tirée de l'introduction de Daniel Cohen, expliquant un fondement du 3 ème capitalisme : "L'homme est désormais la matière travaillée par l'homme". Cette note répond à une question posée en cours, qu'est-ce que "l'économie de la connaissance ?"
Dans la perspective d'une formation à l'animation de réseau orientée vers la production, le cadre simple mais précis donné par Daniel Cohen me semble une aide précieuse pour comprendre pourquoi l'activité cognitive et expressive des salariés intéresse la stratégie des entreprises, des associations et des administrations.
Daniel Cohen, Trois leçons sur la société post-industrielle, Seuil, La république des idées Paris, 2007. 91 pages.
Le capitalisme industriel unit un mode de production et un mode de protection. La pérennité de l’activité repose sur sa diversification, cela assure la permanence de l’emploi. La question économique et la question sociale restent liées. Les objectifs des patrons et des employés se rejoignent : « protéger la firme des aléas de la conjoncture ».
Le capitalisme du XXI e siècle détruit cette solidarité : « Dans un renversement copernicien des fondements mêmes du salariat, ce sont les salariés qui subissent les risques et les actionnaires qui s’en protègent ». Il y a de ce phénomène plusieurs descriptions possibles, en particulier l’évocation de la « société de services » et de la « société de l’information ». La première caractérisation rappelle que l’homme est désormais la matière travaillée par l’homme. Le « Face to Face », ou F2F met en contact le producteur et le client, un client donneur d’ordre qui exige des compétences de maintenance et de réparation .
Si les objets coûtent moins cher à fabriquer, ils continuent de croître en volume. Leur structure de coût est modifiée. Le premier objet est cher à fabriquer. Dans le cas d’un logiciel, la duplication est peu onéreuse. Le coût de conception est plus élevé que le coût de production. « L’information qu’elle prenne la forme d’un code numérique, d’un symbole ou d’une molécule, coûte beaucoup plus cher à concevoir que le contenu physique qui lui est ensuite donné. Ces deux volets se retrouvent dans la dénomination de société « post-industrielle » : la conception d’une part, la prescription de consommation d’autre part seront les deux sources d’activité et de plus-value, au détriment de la fabrication, partie la moins rentable du système. « Si tout le monde voit aujourd’hui les mêmes films, chacun le fait en étant installé dans des fauteuils de plus en plus différents. Jamais la conscience de vivre dans le même monde n’a été aussi forte. Jamais les conditions d’existence n’ont été aussi différentes ». La société de l’information produit des imaginaires partagés, la société de services découpe des tranches sociales séparées.
les 5 ruptures au fondement de la société post-industrielle [application/pdf]
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